2017 Un millésime d’exception à bien des égards Nous rentrons dans l’hiver 2016-2017. Les mois d’octobre et de novembre 2016 ont enregistré de fortes précipitations, mais il ne pleut plus. La saison est sèche. Le mois de janvier 2017 est assez froid, mais les autres mois sont plus chauds que les moyennes des dernières années. Avec cette douceur, le débourrement a 15 jours d’avance. Les 10 derniers jours d’avril et les 15 premiers de mai sont marqués par un refroidissement brutal. On assiste alors à des épisodes pluvieux ainsi que des phénomènes de gels. Heureusement, le vignoble de Gigondas et des alentours ne sera que peu impacté. Pendant ces 4 semaines, le développement végétatif est faible. A partir de la mi-mai, les températures douces sont de retour et les ressources en eau sont indisponibles. La croissance de la vigne s’accélère très fortement. La floraison est imminente. Elle a lieu dans une ambiance chaude et sèche. La coulure est très importante. Surtout sur les secteurs précoces. Dans l’ensemble, les secteurs tardifs seront impactés de manière moins sévère. Fin juin, on comptabilise un déficit en précipitation d’environ 35%. On bénéficie de 20mm d’eau le 28 juin mais il ne pleuvra plus avant le 14 septembre (10mm seulement) et il faudra attendre le 4 novembre pour bénéficier de 40mm. Fin août, l’avance est de 15 jours par rapport au millésime 2016. Cette avance est moins marquée sur les secteurs tarifs ou plus frais. La sécheresse est visible dans le vignoble mais la très petite récolte rend le stress hydrique supportable pour la vigne. Une fois de plus, l’évaluation précise des maturités est complexe. Chaque parcelle est unique. Les nombreuses visites de vignes, analyses de maturité et dégustations de baies sont la clé pour tirer la quintessence du millésime. Gigondas est probablement le secteur le moins précoce de ce millésime très en avance. Les premières cuves sont remplies à partir du 10 septembre, l’effervescence se situe aux alentours du 20-25 septembre et les dernières parcelles seront vendangées vers le 10 octobre.A cette date, le déficit en eau est de 55% (250mm seulement pour une moyenne de 580mm) ! Les états sanitaires sont parfaits jusqu’à la dernière baie ramassée. Les rendements en jus sont très faibles. Les vins paraissent rapidement tanniques et aromatiques. Il s’agit des bénéfices de la concentration naturelle. Une fois de plus, la gestion parfaite des vinifications permet de passer au travers des pièges du millésime.La petite récolte aura permis à la vigne de mûrir et de cuver en cave. Nous sommes sur des cuvaisons historiquement longues.Les avis sont unanimes : il s’agit d’un très grand millésime avec de la puissance et de la subtilité. La belle maturité des tanins se conjugue avec une certaine fraicheur aromatique. 2017 vient compléter une trilogie de millésimes successifs d’exception. Copyright : Laurent Philis – Philis Œnologie à Gigondas